14 août 2020No Comments

Le soleil se lave

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Quelques minutes avant, Charlotte a partagé un morceau de Slint. Et comme Slint c'est toujours une bonne idée, je me suis lancé dans l'album Spiderland avant de me lancer dans la recherche de cette photo avant de me lancer dans l'écriture de ce petit texte avant de le poster ici.

Il a d'abord fallu que je passe en revue mes dernières photos pour décider laquelle j'allais poster. J'avais forcément des voitures cassées dans le dossier, j'ai même une photo d'une voiture qui vient de bruler. La vie vite. Du feu et des bagnoles. Furious & Fast. Mais je ne me sentais pas trop dans un mood furieux et rapide, je suis plutôt placide et lent en ce moment. L'univers est un peu trop chamaille avec moi et il appuie beaucoup sur mes épaules depuis quelques jours. J'ai d'avantage besoin d'une chaise de jardin que d'un siège baquet.

Alors j'ai vu ce soleil, là. Apaisé. Qui n'attend rien d'autre que de se coucher. Il a fait son taf. Il s'est levé, il a chauffé, il s'est couché. Avec ou sans nous à ses côtés, il se lève, il chauffe, il se couche. Il n'attend rien de moi, à part peut-être s'il est bien apprêté, avec ses petits arbres et son ciel orange, il m'attend pour que je le photographie ou au moins que je m'asseye sur une chaise en plastique pour le regarder se coucher. Mais je ne fais jamais ça. Ou trop rarement. Sans doute parce que je sais. Qu'il finira toujours par se lever. Demain.

À l'exact moment où j'écris cette dernière phrase, Spiderland fait son petit tour et Slint vient me chanter à l'oreille "Promise me the sun will rise again" et c'est peut être la collision dont j'avais besoin. Cette photo de soleil qui se choisi d'elle même dans mes archives, ce bout de phrase qui s'invite dans ce texte et cette chanson, Washer, qui me promet, au moment où je l'écris, que le soleil se lèvera à nouveau. Demain.

14 juin 2020No Comments

Maserati Merak, fête des pères et The Durutti Column

Quelques mots sur la playlist de cette semaine. Je ne sais pas pourquoi. Mais ils fallait qu'ils sortent, ces mots et ces morceaux.

Tu peux l'écouter ici: http://luik.lnk.to/damienaa en lisant là:

Alors il y a forcément nos 4 dernières sorties — liées au label ou à l'agence (sauras-tu les retrouver?) — mais il y a aussi deux ou trois histoires d'autour. "D'autour" ça sonne comme "d'amour" à quelques lettres près. Comme par exemple plusieurs morceaux de ce renouveau du jazz, ce nouveau jazz, ce neo-jazz, mais pas fusion, pas chiant, assez groovy, mais aussi un peu casse tête, et donc joli, qui m'est parvenu aux oreilles durant la soirée de samedi dernier chez mon pote Olivier, pas du tout arrosée à l'alcool puisque je n'en bois plus, mais arrosée à l'infusion de sauge séchée parce que "c'est comme de l'arnica pour le cerveau". Alors il m'a fait découvrir le label International Anthem, qui sort notamment les albums de Jeff Parker de Tortoise mais aussi de Ben Lamar Gay qui devait venir jouer à l'Atelier 210 en avril. Durant cette même soirée, on parle de cette scène de Chicago qu'on écoutait beaucoup durant nos années pré-papa, avec les multiples projets de David Grubbs, Jim O'Rourke, John McEntire et donc forcément Gastr Del Sol (qui se retrouve dans la playlist). Et puis l'algorithme Spotify qui nous sort une chanson de The Durutti Column. Je n'ai jamais écouté ce groupe, c'est gentil, Spotify, de me faire découvrir cet album sorti il y a 41 ans, l'année de ma naissance, ça passe vite un disque. Ça passe vite le temps. C'est marrant comme un jour peut sembler lent, mais une année. Elle est là et puis elle est partie.

Aujourd'hui c'est la fête des pères alors il y a aussi un extrait du dernier EP de James P Honey de Buriers, sorti vendredi, une chanson qui s'appelle "Father".
J'ai donc appelé mon père pour lui souhaiter une bonne fête et j'en ai profité pour lui poser quelques questions sur cette Maserati Merak (en photo) qui lui appartient et qui m'a toujours intriguée, sans vraiment savoir pourquoi. Elle me fascine au point où un jour j'ai demandé à mon ami tatoueur Sander (Nothingness de son nom d'époque, quand il pratiquait encore le tatouage) de la dessiner, dans son style, et de la tatouer sur mon avant-bras droit. Celui qui contient presque exclusivement des marques de vanité, comme le mot ROLEX — mon premier tatouage « blague », mais premier tatouage tout court, fait par Jean André en 2012 — la mort qui danse ou une Maserati Merak.

https://www.instagram.com/p/Bm0ymh9iNM4/

Mon père vient de m'apprendre que cette Merak est sortie de l'usine à Modena en Italie en avril 1979. Exactement au même moment où moi aussi, je sors de l'usine, à Liège.
Et juste pour être certain que tout ça était bel et bien prévu depuis le début, j'ai vérifié quand était sorti l'album The Return Of The Durutti Column, dont je partage un morceau dans la playlist. Et effectivement, je découvre à l'instant qu'il est sorti en 1979.
En avril.

« Funny how a day can seem so slow
but a year - it's here then it goes »

— James P Honey

Tu peux écouter la playlist ici: http://luik.lnk.to/damienaa

Et merci d'avoir lu jusque là.

Edit 1: En plus de la métaphore cavalière de "la sortie d'usine" de la Merak et de moi-même, le label de The Durutti Column, c'était "The Factory". Ça veut dire "usine" en anglais. Voilà, merci Nicolas d'avoir remué ça pour que je m'en aperçoive.

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