Insomnie du lundi oblige, vers 3:30 du matin j'ai commencé à me demander si cette expérience d'écrire quotidiennement, que ce soit ici depuis 8 jours ou dans mes Morning Pages depuis deux ans, si mes dessins sans regarder, si mes gesticulations dans des carnets, bref, si tout ce travail avait vraiment un intérêt. Si tout ce que je fais depuis ces derniers mois — et notamment depuis le 14 novembre quand le ciel s'est éclairci, j'en parlais dans la petite lettre #35 — avait vraiment du sens.
Je me suis répété, en regardant mon plafond qu'il était temps d'arrêter de la ramener sans arrêt avec le fait de "faire des choses". À 4:00 du mat' je me suis finalement levé pour préparer du café et j'ai troqué l'idée de dormir avec la seule autre idée qui me semblait bonne à ce moment-là: qu'il était temps d'arrêter d'écrire tout ces trucs parce que "à quoi bon".
J'ai dû affronter ma propre résistance, mon auto sabotage et il devait être 5:00 et quelques pages quand finalement je me suis dit que peut-être c'était pas si pire, que ça arrive à tout le monde tout le temps de remettre en question son travail, et que même si, depuis 2 semaines et 20 ans, je ne sais pas exactement où je vais, au moins le chemin est cool.
Après ma journée de répète avec It It Anita, après des trucs perso / pro à régler, sans vraiment une routine pour me "paver le chemin de la métaphore foireuse de la créativité", écrire tout ça m'a demandé plus de temps et d'énergie que prévu. J'aurais pu me dire que c'était pas si grave, que j'aurais pu le faire demain, que c'est pas pour une fois.
Mais j'ai résisté et c'est posté.